Sébastien Lecornu, ministre de la défense a confirmé par un message cet après-midi sur le réseau X l’adoption définitive du budget de la défense 2025.
Du point de vue des entreprises, l’information qui semble importante à retenir est que le budget de la défense, dans un contexte économique incertain et morose, continue de progresser et cette tendance s’inscrit sur le long terme. Ce secteur constitue donc un relai de croissance à considérer, même pour les entreprises pour lesquelles la défense n’est pas le cœur de métier. Les besoins sont importants et concernent des domaines extrêmement variés. La survenue d’un conflit de haute intensité sur le territoire européen en 2022, toujours en cours en 2025, contraint les États à préserver et même renforcer leurs industries, pour pouvoir, en cas de nécessité mettre en place les économies de guerre, qui permettront les productions de masse nécessaires pour faire face à de telles menaces. A ce contexte, il faut ajouter la poursuite du désengagement des États-Unis du vieux continent au profit de la zone pacifique. Il en résulte une nécessité pour l’ensemble des États européens de véritablement prendre en compte leur sécurité, de réinvestir dans leur défense et donc de s’équiper.
Ce budget 2025 est donc conforme au projet de loi de finance dont les grandes lignes avaient été présentées en octobre 2024 et s’inscrit dans la loi de programmation militaire en cours avec un montant de 50,5 milliards d’euros et une augmentation de 3,3 milliards par rapport à 2024. Près des deux tiers de ce budget, (environ 31,3 milliards d’euros) seront consacrés aux équipements militaires, ce qui traduit le dynamisme de la modernisation en cours de nos armées. En dépit des aléas politiques et économiques, les engagements dans le secteur de la défense sont respectés, ce qui devrait nous emmener en 2030 à un budget de près de 70 milliards d’euros pour notre défense. Pour mémoire, il s’élevait à 32,7 milliards d’euros en 2017.
La dissuasion nucléaire avec 6 milliards d’euros reste une priorité et connait une hausse de 500 millions d’euros. Mais hors dissuasion, 2025 verra les armées passer pour un montant de 20,2 milliards de commandes d’équipements et réglera 10,6 milliards d’euros de livraisons. Parmi les commandes emblématiques, cette année sera celle du lancement du porte avion nouvelle génération et d’une nouvelle frégate de défense et d’intervention. Pour nos forces aériennes, 14 nouveaux Rafales ainsi que l’infrastructure du 6ème escadron de cet aéronef seront commandés et l’armée de Terre ne sera pas en reste avec 308 véhicules de la gamme Scorpion et 21 chars Leclercs rénovés. Les acteurs, grands maitres d’œuvres et sous-traitants, contribuant à la conception et à la fabrication de ces armements auront manifestement des carnets de commandes bien garnis.
Mais il faut également considérer les autres domaines qui peuvent revêtir un intérêt pour de nombreuses PME, appartenant à l’éco système de défense ou souhaitant y prendre part. Les 1,9 milliards pour les munitions, en augmentation de 400 millions vont impliquer les acteurs de la filière, notamment la métallurgie pour les corps d’obus par exemple et d’autres fournisseurs dans le domaine de la mécanique de précision et le sertissage. Pour le segment des réparations de l’infrastructure, la hausse est cette année de 260 millions d’euros, pour les logements, mais également pour les infrastructures opérationnelles. Spécialistes de l’infrastructures, veillez les appels d’offres. L’augmentation pour le renforcement des soutiens s’élève à 60 millions, ce qui va concerner des secteurs extrêmement variés.
Par ailleurs, un mouvement de simplification et de modernisation des procédures d’acquisition est en cours. Il se traduit par une forme de décentralisation des décisions d’achat, un processus d’innovation bottom-up renforcé et une ouverture souhaitée à de nouveaux acteurs pour accélérer les temps d’acquisition et mieux maitriser les coûts. Bref, nous sommes dans un moment à ne pas rater pour les entreprises désireuses de prendre pied sur ce marché.
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