Quelle place pour mon entreprise dans une économie de guerre ?

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L’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022 marque une rupture pour les politiques de défense de l’Europe qui voient revenir le spectre de la guerre de haute intensité inconnue sur le continent depuis 80 ans. Cette première rupture connait actuellement une seconde onde de choc avec le lâchage américain, certes annoncé par le candidat Trump, mais inattendu dans sa brutalité et sa rapidité.

Il en résulte, après une phase de sidération, une prise en compte de la nécessité pour les défenses européennes de ne plus compter sur un tiers pour assurer leur propre sécurité. Cette prise de conscience se traduit par une succession d’annonces de la part des pays européens indiquant une volonté de réaliser des investissements massifs dans la défense. Cette montée en puissance ne pourra se faire qu’en mobilisant les ressources industrielles des pays européens.  

En effet, les tensions géopolitiques rendent l’organisation des chaines d’approvisionnement passées caduques et accentuent une tendance à la démondialisation. Alors que la recherche de coûts toujours plus bas conduisait les entreprises à construire des supply chains optimisées avec des stocks idéalement proches de zéro, il va falloir désormais produire local et si possible, avoir des réserves suffisantes pour absorber des chocs de demande. 

Par ailleurs la France, étant le troisième producteur d’armes du monde, la demande d’équipement militaires impactera en premier lieu nos grands maitres d’œuvres industriels qui devront s’appuyer davantage sur une sous-traitance nationale pour faire face à l’accroissement des besoins. Bien entendu, nos champions de l’industrie de défense ne le feront que si l’État et son bras armé la Délégation Générale de l’Armement les contraints car ils ne renonceront pas à leurs marges par simple patriotisme. Mais si nos gouvernants souhaitent qu’une augmentation du budget de la défense se traduise par un accroissement de nos capacités militaires, ils ne pourront faire l’économie de cette phase de contrainte.

Ensuite, il est à noter que dans ce contexte, les règles RSE qui ont entravé le développement des politiques industrielles de défense européennes s’effacent d’autant plus vite qu’une menace existentielle est mise en avant pour nos sociétés démocratiques.

Il est donc du devoir des dirigeants d’entreprise de réaliser un exercice de projection dans le contexte, d’une économie de préparation de la guerre. En effet, cette étape précède l’économie de guerre et laisse une place à l’initiative, alors que l’économie de guerre voit l’État réquisitionner de manière autoritaire les moyens de production pour satisfaire les besoins de survie de la Nation. Dans ce cas, les réquisitions étatiques laissent peu de marge à l’initiative.

Il parait donc impératif de s’interroger sur les besoins de défense que son entreprise pourrait satisfaire pour ne pas laisser échapper des relais de croissance qui ne manqueront pas de se présenter. La connaissance de l’industrie de défense et l’accompagnement par des professionnels constituera dans cette perspective un avantage pour les entreprises qui en feront le choix. Connaitre précisément les besoins des opérationnels, les carences à combler et les évolutions des manières de combattre permettra d’adapter les productions de l’entreprise aux besoins précis de la Défense et facilitera la prise de bonnes décisions et les succès commerciaux.

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